Le
M-46, probablement dérivé d'une pièce d'artillerie
de marine, a été vu pour la première fois en
public au cours d'un défilé au mois de mai 1954,
d'où son appellations OTAN de M-1954. Quoique
mis au point voici plus de quarante ans, il
reste très opérationnel, grâce, en particulier,
à sa portée exceptionnelle. il a été utilisé
en opérations au Moyen-Orient ainsi qu'au Vietnam
où seul le canon automoteur américain de 175
mm M-107, efficace jusqu'à 32 700 m était capable
de lui donner la réplique. Outre l'union soviétique,
plus de trente pays figurent parmi les utilisateurs
du M-46. L'armée indienne a monté sa bouche
à feu sur un châssis de char de combat principal
Vickers Mk 1, donnant ainsi naissance à un canon
automouvant désigné Vijayanta. Les soviétiques
ont semble-t-il fait de même pour créer un chasseur
de chars. Dans l'ex. Armée Rouge, le M-46 était
déployé au sein de régiment d'artillerie constitué
dans chaque corps d'armée (deux bataillons de
trois batteries dotées chacune de six pièces,
soit dix-huit M-46 au total). Les Chinois exploitent
une version quelque peu différente du M-46,
un canon de campagne baptisé type 59. Le canon
du M-46 mesure 7,60 m. Il est équipé d'un frein
de bouche du type "poivrier" très
reconnaissable et d'une culasse coulissant horizontalement.
Le système antirecul est composé d'un frein
de tir hydraulique et d'un récupérateur hydro-pneumatique,
placés respectivement au-dessus et au-dessous
de la pièce. En configuration de route et pour
réduite la longueur de l'attelage, le tube coulisse
vers l'arrière de l'affût et se verrouille entre
les pelles d'ancrage amovibles. Le châssis est
un modèle biflèche ouvrant en V, avec un avant-train
à deux roues. Le M-46 est servi par neuf hommes.
Il faut à peine quatre minutes pour le mettre
en batterie. Il peut-être remorqué par de nombreux
véhicules, camions tout terrain, tracteurs d'artillerie
non blindé, comme le AT-S, AT-S-59 et M-1972,
ou blindés chenillés AT-P. Les munition utilisées
sont à charge séparée et de types très divers
: obus HE à fragmentation pesant 33,400 kg dont
4,630 kg d'explosif (vitesse initiale 1 050
m/s), APC-5 (traceurs perforants), APC-T (même
vitesse initiale), capables de percer 230 mm
de blindage à 1 000 m, éclairants, fumigènes,
à propulsion additionnelle. Ces derniers projectiles,
livrés à la fin des années soixante, ont été
utilisés pour la première fois en 1973 par la
Syrie au cours de la guerre du Kippour.
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