Bien que les chars K-1 et K-1A1 soient largement supérieurs à ce que peut aligner la Corée du Nord, sa voisine du Sud décide en 1995 d'entreprendre le développement d'une toute nouvelle génération de char de combat. L'accent devait être mis sur la sophistication de l'engin et sur l'autosuffisance de la Corée du Sud en matière de production militaire afin de dépendre de moins en moins des apports étrangers. Le XK-2 (nom du prototype) devait d'une part creuser définitivement l'écart avec les formations blindées nord-coréennes toujours dotées de matériels largement périmés, pouvoir rivaliser avec ce que produisent le Japon (Type-90 et ensuite Type-10, et la Chine dont la composante blindée se modernise rapidement, et enfin, être attrayant sur le marché de l'exportation, la Corée du Sud étant bien décidée à percer à l'étranger. Conçu et produis par les sociétés Rotem et Samsung Techwin, le K-2 entre en production en mars 2007 sur les chaînes de montage de Changwon, une ville située à une quarantaine de kilomètres de Busan. La production en grande série est prévue pour 2011.Contrairement aux K-1 et K-1A1 qui faisaient appel à la technologie allemande, le K-2 a recours à un moteur de conception purement nationale. Le bloc produis par Doosan Infracore développe 1200 chevaux et permet au Black Panther d'atteindre les 70 kilomètres/heures sur route et 48 kilomètres/heures en condition hors-piste. La compacité du moteur principal a permis de libérer de l'espace sous le capot, permettant l'installation d'un bloc de puissance auxiliaire destiné à alimenter en énergie les systèmes de bord (éclairage, informatique, systèmes de combat,...). La capacité de franchissement était également un des points primordiaux du char et elle a encore été accrue par rapport à celle de la famille du K-1, puisqu'il est capable de traverser des cours d'eau plus profond et des pentes et montées plus fortes. La suspension hydropneumatique a également été améliorée par rapport à celle du K-1, permettant au char d'ajuster la position de son châssis en fonction des obstacles. Un sérieux avantage étant donné le relief particulièrement montagneux de la péninsule coréenne. Les Coréens du Sud ont également abandonné le canon d'origine étrangère des K-1 pour développer leur propre pièce, en l'occurrence un 120 millimètres de 55 calibre produis par Ace Industry Corporation (autrefois Kia Hevy Industries) et alimenté par un chargeur automatique (cadence de tir d'un obus toute les quatre secondes) ayant une réserve de 16 obus1 24 autres étant tenus en réserve. A noter que l'étude initiale de ce qui était encore le XK-2 prévoyait un canon de 140 millimètres étudié par Reinmethall, une idée abandonné lorsque l'industriel allemand stoppa son projet. Les munitions ont également été soigneusement étudiées et un grand nombre d'ogives est disponibles. La plus intéressante est toutefois la munition coréenne KSTAM (Korean Smart Top Attack Munition) spécialement développée pour le K-2 et conçue pour attaquer les chars adverses par le toit, partie où ils sont le plus vulnérables. L'obus est tirée comme pour une munition d'obusier et possède donc une trajectoire de vol courbe et est freinée par un petit parachute. La portée du KSTAM est de 2 kilomètres minimum, et 8 maximum. Le K-2 dispose également de moyens de communication et de positionnement avancés, comme le GPS qui est couplé à un système d'analyse de la situation tactique pouvant indiquer à l'équipage si il s'est engagé dans une zone dangereuse. Le Black Panther peut également être intégré dans un réseau C4I (Computerized Command, Control, Communications Intelligence), le K-2 étant au moment de sa sortie le seul char au monde à disposer de cette capacité. Enfin, il dispose d'un appareillage IFF (Identification Ami/Ennemi) compatible avec le système standard de l'OTAN. La protection du char fait appel au blindage naturel de l'engin, mais également à des systèmes anti-missiles sophistiqués. Notamment des détecteurs lasers balayant à 360 degrés autour du char et avertissant l'équipe des direction des tirs hostiles. Le système auquel est couplé l'avertisseur de tir peut également entreprendre le lancement automatique de fumigènes ou de leurres. Un système anti-incendie entièrement automatisé est capable de localiser précisément le départ d'un foyer de feu et localiser son action sur la zone concernée. A l'heure actuelle les versions de base du K-2 sont dépourvues de systèmes anti-missiles actifs, mais les versions évoluées du char se verront très certainement dotées de tels systèmes (similaires au Trophy israélien ou à l'Arena russe). Les évolutions futures du K-2 prévoient notamment de permettre au char d'agir en coordination avec le projet de véhicule de reconnaissance sans pilote désigné XAV, le petit véhicule à roue étant envoyé en éclaireur et transmettant ses informations au Black Panther qui évite ainsi de s'exposer. Enfin, selon certaines sources, le K-2 pourrait être mis en oeuvre avec seulement un seul membre d'équipage en cas d'urgence ou de situation exceptionnelle (équipiers blessés ou tués), une information assez étonnante qui toutefois n'a jamais été confirmée. La sophistication du Black Panther a toutefois un prix : le coût unitaire d'un K-2 est évalué à environ 8,5 millions de dollars américains, soit le double de ce que coûtait un K-1A1, en faisant théoriquement le char le plus cher du monde, dépassant le Type-90 japonais qui tourne dans les environs de 7 millions de dollars. Un prix pharaonique qui pourrait toutefois être revu à la baisse une fois le char produis en grande série, et, surtout, si il s'exporte. |