Le P-DG de Renault Trucks Defense proteste contre l'attribution du contrat IVECO camions 050111-2

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Actualité Défense - France
 

Mercredi, 05 Janvier 2011, 09:15

 
Le P-DG de Renault Trucks Defense proteste contre l'attribution d'un contrat de camions à IVECO.
 
 
Le P-DG de Renault Trucks Defense, Stefano Chmielewski, pousse un gros coup de gueule dans Les Échos du 30 décembre pour protester contre l'attribution à son concurrent italien, Iveco, du marché des deux mille nouveaux camions logistiques 8 x 8 de l'armée de terre, le PPT (Porteur polyvalent terrestre).
(Par Jean Guisnel Journal Le Point)
     
Le P-DG de Renault Trucks Defense, Stefano Chmielewski, pousse un gros coup de gueule dans Les Échos du 30 décembre pour protester contre l'attribution à son concurrent italien, Iveco, du marché des deux mille nouveaux camions logistiques 8 x 8 de l'armée de terre, le PPT (Porteur polyvalent terrestre).
Camion ASTRA IVECO Defence Vehicles
     

Iveco, filiale du groupe Fiat, a emporté ce marché de 2.000 véhicules pour près de un milliard d'euros, avec son camion Astra 8 x 8, dont les équipements associés (bennes, remorques, etc.) seront fournis par une firme française équipant de longue date l'armée française : Lohr, via sa filiale Soframe, dont le site de production se trouve à Duppigheim (Bas-Rhin), doit empocher le quart du contrat. Dans son texte, le P-DG de Renault Trucks dit ne pas vouloir jouer au "mauvais perdant", mais il est clair qu'il ne digère pas la perte de ce contrat.

Après une première victoire de son concurrent, Renault Trucks Defense avait engagé fin novembre une procédure en référé devant le tribunal administratif de Pontoise qui ne l'a pas suivi. En fait, le P-DG de Renault Trucks Defense relance le débat sur le nationalisme économique, en reprochant au ministère de la Défense d'avoir négligé le fait que son entreprise emploie 10.000 personnes en France. Il ajoute que si son entreprise appartient effectivement au groupe suédois Volvo, ce dernier a Renault SA pour actionnaire.

En fait, cet actionnariat du groupe français est très minoritaire (20,7 %), et l'argument des emplois français qui auraient été préservés par cette entreprise, quand Iveco ne serait pas dans ce cas, fait long feu, y compris quand Stefano Chmielewski se lamente en écrivant : "Nous avions cru, semble-t-il à tort, nous reconnaître dans le fabriqué en France que défendait encore récemment le précédent ministre de l'Industrie."


Outre les Alsaciens de Lohr auxquels ce contrat fournira du travail pour une centaine de personnes durant dix ans, les employés de l'usine Fiat Powertrain Technologies de Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire) ont toutes les raisons de se montrer satisfaits : fabriquant les moteurs du PPT, ils assureront le tiers de la valeur des camions.

On peut sans doute accorder à la Direction générale de l'armement, qui a préparé ce contrat et étudié à fond les candidatures, qu'elle a travaillé sérieusement, à la fois pour fournir à l'armée de terre un matériel logistique à la hauteur et pour tenir compte du rapport qualité-prix.